"Il faudrait boycotter tout politique": avant le salon, les agriculteurs s'interrogent encore sur le mode d'action

Le salon de l’Agriculture doit s’ouvrir samedi et les agriculteurs maintiennent la pression sur le gouvernement malgré la conférence de Gabriel Attal mercredi. De nombreuses actions ont encore lieu, notamment à Rennes.
À l’appel de la FDSEA locale et des Jeunes agriculteurs, une dizaine de tracteurs a déversé de la terre devant la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Une cinquantaine d’agriculteurs étaient présents. Parmi eux, une délégation ira dès vendredi à Paris pour être là dès l'ouverture et ils n’iront pas pour faire de la figuration.
C’est un avant-goût de la colère que les agriculteurs comptent renvoyer au visage d’Emmanuel Macron, qui compte de son côté organisé un format de type "grand débat".
“On ne sait pas si on va le laisser entrer, qu’on soit clair. Moi, je souhaiterais qu’Emmanuel Macron reste en dehors du Salon, s’exprime devant nous les agriculteurs et en fonction de ce qu’il dira, on avisera”, explique Cédric Henri, patron de la FDSEA 35.
Un dialogue, ou le boycott?
Thomas, éleveur laitier, sera aussi du voyage presque à contrecœur. “Juste pour serrer la main ça ne sert à rien, nous, on veut des actes pas des paroles. Ça prend beaucoup de temps, d’énergie surtout. On préférerait rester chez nous à s’occuper de nos animaux, mais bon, on n’a pas le choix”, assure-t-il.
Le salon, une opportunité pour discuter aussi selon Charles Fossé, président des Jeunes agriculteurs de Bretagne. Mais au niveau de la base, on est bien plus méfiant.
“Pour moi, il faudrait boycotter tout politique, ne laisser aucun parti entrer quel que soit le bord. Pour notre image, c’est important pour moi le salon de l’Agriculture”, indique Yannick, éleveur de bovins en Ille-et-Vilaine.
“S’il n’y a toujours pas de solution, la pression sera sur les JO. Mais bon, on espère qu’on ne va pas en arriver là. On n’a pas d’autres solutions”, ajoute-t-il.