“Il y a une sorte d’attachement": le mouvement social des agriculteurs soutenu par la population

Les agriculteurs se mobilisent depuis la fin de semaine dernière. L'opération de blocage sur l'autoroute A64, qui relie Toulouse à Bayonne, se poursuit depuis jeudi soir. Le gouvernement veut éviter l'embrasement, d'autant que ce mouvement est très soutenu par les Français, même dans les zones très urbaines.

Le mouvement social des agriculteurs est soutenu au-delà du monde agricole, par de nombreux Français. Sur l'A64, les agriculteurs peuvent ainsi compter sur le soutien de la population. Des dons de particuliers ou de commerçants locaux sont faits pour les aider à tenir le siège.

Dans les zones plus urbaines, comme à Cergy, dans le Val-d'Oise, la population soutient aussi ce mouvement des agriculteurs. Depuis son petit appartement de Cergy, Guy retraité est de tout cœur derrière le monde paysan. “Que voulez-vous qu’on fasse à part les soutenir?”, indique-t-il. Et ce n'est pas seulement pour leur capital sympathie.

“Si on ne les soutient pas, on n’aura plus de nourriture. On n’aura plus de pommes de terre, de poireaux, de carottes. Ou alors on les fera venir de pays étrangers. Alors pensons un peu à nous avant”, assure-t-il.

Des agriculteurs nécessaires et qui ne vivent pas correctement de leur profession. “La majorité n’est quand même pas riche. On souligne souvent que les agriculteurs se suicident”, pointe Pascal, habitant de Cergy.

Des difficultés partagées par les Français

Alors les soutenir, c'est une question de principes pour lui. “C’est quand même plus naturel de soutenir ces gens-là qui font un réel travail, qui apportent quelque chose. Ça me semble plus raisonnable”, assure-t-il.

Pourtant, les agriculteurs n'ont pas toujours une bonne image, surtout lorsqu'on évoque l'utilisation des produits sanitaires. Mais majoritairement, les Français les soutiennent selon Jean-Francois Amadieu sociologue et spécialiste des mouvements sociaux.

“Il y a une sorte d’attachement à des gens qui incarnent nos territoires. L’image du petit agriculteur qui fait face aux grands groupes agroalimentaires, c’est aussi ce qui fait leur popularité auprès des Français”, indique-t-il.

Une popularité qui s'explique aussi, selon lui, car beaucoup de Français partagent les difficultés des agriculteurs.

Romain Poisot et Caroline Philippe avec Guillaume Descours