"Je paie tout le temps et j'en ai ras-le-bol": la colère monte à la veille du 10-Septembre

Après la crise politique, la crise sociale. Après l'échec du vote de confiance et le départ du Premier ministre François Bayrou, de nombreux Français ont prévu de descendre dans la rue ce mercredi 10-Septembre pour faire entendre leur colère à l'appel du collectif "Bloquons-tout".
Jérémy, chauffeur-livreur de 42 ans à Marseille, compte bien en profiter pour manifester pour la première fois: "Je suis Nicolas, je paie tout le temps, mon salaire n'augmente pas, tout augmente et j'en ai ras-le-bol. Le 10, je suis dans le rouge", raconte-t-il aux Grandes Gueules.
"Je commence à 5h du matin, je finis à 14 ou 16h, je ne me plains pas, je paie mes impôts et la taxe foncière a doublé depuis qu'on a supprimé la taxe d'habitation", poursuit-il.
"On est tous dans une panade totale avec leurs conneries"
Ce mercredi Jérémy compte aller manifester pacifiquement: "Ça ne va pas changer grand-chose mais ça va me faire du bien parce que j'en ai vraiment marre", prévient-il sur RMC Story.
Même son de cloche pour Séverine, infirmière dans les Vosges: "Je suis désespérée par la situation. On peut mettre n'importe quel Premier ministre, ça sera ingouvernable mais en attendant 2027, on est tous dans une panade totale avec leurs conneries. Et ils n'ont pas l'air de s'en rendre compte", se désespère-t-il.
Les politiques pointés du doigt, les autorités sur le qui-vive
"Mon fils a 20 ans, il veut poursuivre ses études, il a envoyé 200 candidatures, il a zéro réponse positive. Ma fille, elle travaille, elle le SMIC dans la fonction publique d'Etat et elle a 68 euros d'APL, elle vit moins bien que quelqu'un au RSA. Résultat, elle regarde pour aller travailler en Suisse", raconte-t-elle très émue.
Infirmier libéral, Jérôme se dit désespéré par une classe politique "qui s'en fout des Français": "On les a élus pour des solutions, ils ne nous apportent que des problèmes, ils s'en foutent de la base".
De son côté, Cédric, artisan dans le bâtiment, ne sera pas de la partie: "J'ai créé mon entreprise il y a 3 ans et c'est toujours à flux tendu. Une journée, c'est 320 euros, je ne peux pas me permettre de les perdre.
Il espère que ce mouvement permettra de le faire vivre de son travail: "L'année dernière, je me sortais 1500 euros de salaire pour 2000 euros d'Urssaf par mois, est-ce normal", interroge-t-il. "Avoir un meilleur salaire qu'en étant salarié, c'est impossible alors que je bosse 45h par semaine".
La colère est forte et les autorités l'ont bien compris. Ce mardi sur RMC-BFMTV, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a dit craindre "des actions plutôt dures", notamment de la part de l'ultra-gauche. "Ce que nous craignons ce sont des actes de sabotage et de dégradation contre les transports publics". Conséquence, 80.000 policiers et gendarmes sont mobilisés ce mercredi alors qu'on anticipe 100.000 personnes sur l'ensemble de la France.