"Sans ça, le village aurait brûlé": comment les vignes ont limité les dégâts des incendies de l’Aude

Les vignes ont joué un rôle important dans la lutte contre l'incendie dans l'Aude, qui s'est déclaré mardi 7 août. Elles ont permis d'éviter la propagation à certaines habitations.

L'incendie qui s'est déclaré dans l'Aude mardi 5 août est fixé depuis jeudi soir. Au total, il a parcouru 17.000 hectares et a aussi détruit des dizaines d'habitations et de véhicules.

Dans la végétation brûlée, quelques points verts sont toujours présents: il s'agit de parcelles de vignes. Si 800 hectares de vignes sont partis en fumée, elles ont joué un rôle essentiel pour éviter la propagation du feu et empêcher des maisons de brûler.

C'est le cas notamment à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse. Les vignes d'Olivier Verdale ont été touchées à 90 % mais grâce à elles, le bilan est moins pire que prévu. "Même si la vigne a subi des dommages, on voit que le feu s'est arrêté là. S'il n'y avait pas de vignes autour de cette commune, le village aurait été brûlé à 90 %", indique-t-il à RMC.

"Tout aurait peut-être flambé"

Les vignes forment une sorte de barrière. "Cela vient de la présence d'eau dans les feuilles et dans les baies, mais aussi de l'entretien du vigneron. Et puis, il n'y a pas d'espèce de paille qui est inflammable. Si ça avait été le cas, tout aurait peut-être flambé", ajoute Emilie Verdale, elle aussi viticultrice.

Il n'y a pas que les vignerons qui ont été sensibilisés à l'entretien des sols. Tous les habitants ont aussi été informés.

L'un des habitants de la commune a suivi les consignes avec sa maison, isolée du village. Résultat: l'habitation est intacte.

Les habitants veulent replanter des vignes

"Le propriétaire de cette maison isolée, en débroussaillant, a limité les risques de propagation du feu. S'il n'avait pas débroussaillé, peut-être que sa maison aurait été détruite", note Christian Bensen, premier adjoint au maire de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.

Dans cette commune, beaucoup d'habitants militent pour replanter des vignes arrachées il y a plusieurs années sur des terrains devenus des friches.

Pierre Bazin avec Astrid Bergere