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Santé

Le glyphosate, un pesticide décrié, pourrait de nouveau être autorisé par l'Union européenne

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L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n'a pas identifié de niveau de risque lié au glyphosate qui justifierait selon elle de l'interdire dans l'Union européenne au-delà de sa période actuelle d'autorisation, dans une étude remise jeudi à la Commission européenne, qui a suscité l'ire de nombreuses ONG.

Le glyphosate, c'est l'herbicide le plus utilisé dans le monde. Il est très largement décrié depuis des années, notamment par l'OMS et le Circ en 2015, car suspecté d’être cancérigène. Pourtant, c'est bien parti pour que l'Union européenne continue à autoriser ce produit de Bayer-Monsanto. Une décision qui devra être prise en cette fin d'année sur la base, entre autres, des conclusions de l'autorité européenne de sécurité de l'alimentation (EFSA).

L’EFSA a publié ce jeudi une étude qui était très attendue et qui ne condamne pas le glyphosate. Elle "n'a pas identifié de domaine de préoccupation critique" du pesticide chez les humains, les animaux et les plantes. Cependant, l'EFSA note toutefois "un risque élevé à long terme chez les mammifères" pour la moitié des usages proposés du glyphosate.

Un procès comme Bayer-Monsanto aux Etats-Unis

Une étude pas si surprenante en réalité, car il y a un vrai désaccord scientifique sur le sujet. Le risque de cancer est écarté par certains organismes, comme en 2017 par l'Agence européenne des produits chimiques. Mais même si elle ne le condamne pas, cette nouvelle étude reconnaît cependant des zones de flou, par exemple pour connaître son impact sur les plantes aquatiques ou sur sa présence dans notre alimentation.

D'autres études classent le glyphosate comme cancérigène, comme l'Inserm mais aussi le centre de recherche sur le cancer de l'OMS. Aux Etats-Unis, Bayer-Monsanto est poursuivi en justice par 138.000 utilisateurs du produit, le tenant responsable de leur cancer.

Face à ces divergences, les ONG persistent: le principe de précaution doit être appliqué, et le glyphosate, doit rester interdit.

Solène Gardré avec Guillaume Descours