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Manque de personnel: 16% des services d'urgence en "grande difficulté"

Les fermetures de services d'urgences se multiplient en France. De nombreuses régions sont concernées et l'inquiétude grandit avant l'arrivée des vacances d'été. Selon le Syndicat national des professionnels infirmiers, il y aurait près de 60.000 postes d’infirmiers vacants.

Selon le collectif Samu-Urgences, 112 services d'urgences français, sur les 690 dans le pays (16%), connaîtraient en ce moment de graves difficultés. Que ce soit dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Var, les Hautes-Pyrénées, l'Indre-et-Loire, en Gironde, à Paris ou en Bretagne, même constat: des services hospitaliers doivent fermer leurs portes, temporairement ou complètement, faute de personnel.

Selon le Syndicat national des professionnels infirmiers, il y aurait 60.000 postes d’infirmiers vacants. Et selon l'Association des médecins urgentistes de France, il faudrait 25% d'effectif supplémentaire pour permettre aux hôpitaux de fonctionner normalement.

Ce vendredi soir, comme depuis septembre dernier, l’hôpital de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, fermera ses urgences la nuit.

“On est obligé d’aller à Tarbes qui est à environ 30 minutes de route. Pour un AVC, où il faut quand même des soins rapidement, ce n’est pas possible”, dénonce Yvette Lesage, co-fondatrice de l'association "Sauvons l'hôpital B2B".

Combat similaire à Laval, en Mayenne. Les urgences seront encore fermées dans la nuit de samedi à dimanche. Pour Maxime Lebigot, président de l’Association de citoyens contre les déserts médicaux, une partie de la population est laissée pour compte. “Les urgences, c’est une porte d’accès aux soins en Mayenne quand on n’a pas de médecin traitant, ce qui correspond à 10% de Mayennais”, estime-t-il.

Des primes pour les soignants qui décalent leurs vacances

Pas de service d’urgences non plus, de samedi 18h30 à dimanche 8h30, à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence. “C’est navrant et c’est enrageant”, confie Camille Galtier, le maire de la commune. Pour l’élu, ces prochains mois s’annoncent très tendus.

“Mon travail aujourd’hui, c’est de tenter de trouver des solutions, d’avoir des intérimaires sur plusieurs jours. Le personnel va partir en vacances cet été et on va se retrouver en difficulté”, regrette-t-il.

Des hôpitaux tentent d’anticiper. Exemple à Saint-Brieuc, en Bretagne: l’établissement propose une prime de 350 euros pour les soignants qui décalent leurs vacances d’été.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours