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80km/h: le gouvernement pourrait laisser les départements aménager les limitations de vitesse

A l'occasion de la présentation des chiffres 2018 de la Sécurité Routière lundi matin, Edouard Philippe devrait confirmer ce changement de cap.

Une marche arrière ou un "ajustement"? Le gouvernement relance le débat sur la limitation de la vitesse à 80km/h. Depuis l'Egypte dimanche, Emmanuel Macron a, une nouvelle fois, défendu la mesure très impopulaire indiquant qu'il s'agit d'un "engagement courageux, utile" tout en répétant vouloir "remettre de la concertation au niveau local, avec un peu de pragmatisme".

Si de nombreux Français le demandent lors du "Grand débat", l'Exécutif est prêt à aménager la mesure des 80km/h. Selon nos informations, les présidents de conseils départementaux et les préfets pourraient donc être consultés au cas par cas, pour sélectionner les routes qui restent à 80km/h, et celles qui repassent à 90.

"Arrêtons de tout décider depuis Paris" soufflent plusieurs députés Marcheurs, satisfaits de ce changement de méthode. "C'était une erreur symbolique à 8 millions d'euros" déplore un autre. Mais Matignon rappelle son objectif : sauver des vies.

"C'est au Président et au Premier ministre de prendre ces décisions"

Claude Léonard, le président LR du département de la Meuse, ne cache pas sa satisfaction sur RMC: "Evidemment, c'est une très bonne pour tous les gens qui prennent leurs voitures pour aller travailler. Sur 3.200 km de routes départementales dans la Meuse, on a plusieurs centaines de km qui peuvent être remis à 90 km/h sans problème". Des routes qu'il estime peu dangereuses, car suffisamment larges et aménagées.

Un raisonnement qui fait bondir Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière: "Il est évident que pas plus les élus que ceux qui ne connaissent rien à la sécurité routière n'ont pas à déterminer ce qu'il convient de faire sur les routes. C'est au Président et au Premier ministre de prendre ces décisions" lâche-t-elle sur RMC. Et au sein de ce duo, Chantal Perrichon ne cache pas sa préférence. Elle qui estime que le chef de l'Etat fait été une grave erreur de revenir sur cette mesure.

Marie Régnier et Paul Barcelonne avec Xavier Allain