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Recharge électrique: 18% des profits des aires reviennent à Vinci Autoroutes

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Les bornes de recharge électrique sur les aires d'autoroute sont rapides, mais onéreuses. Pour cause: 18% des profits sont reversés à un concessionnaire.

Vinci Autoroutes est encore une fois accusé de faire des super-profits... Sur le dos des automobilistes qui roulent en voiture électrique cette fois. Les bornes de recharge se multiplient au bord des autoroutes du réseau, mais restent très coûteuses pour les usagers, pensant pourtant faire des économies avec leur véhicule.

Et pour cause : selon un rapport de l'autorité de la régulation des transports, la société d'autoroutes récupère 18 % sur le prix de la recharge à ses bornes électriques. C'est 4 % sur l'essence. Vinci Autoroutes, se gave-t-il avec le business florissant des voitures électriques?

"Comme un plein"

L'annonce avait de quoi faire bondir les automobilistes rencontrés sur l'aire de Morainvilliers près de Paris.

"Quand je vois le prix du kilowatt ici... À la maison, il nous facture 22 centimes du kW, contre 65 centimes sur autoroute... Oui, je pense qu'il y a une bonne manne financière", soupire Nikita, en pleine recharge.

Pour Nourdine, cette marge n'est pas surprenante. "Ça ne m'étonne pas... De toute façon, vu les prix, on a l'impression de faire un plein. Je préfère la recharger à la maison", confie-t-il lui aussi.

Cédric, propriétaire d'une voiture électrique et auditeur d'RMC ce matin, a aussi noté "une hausse des prix en un an et demi". Des prix changeants, d'autant plus que les fournisseurs facturent l'électricité de manière différente, à la minute ou au kilowatt pour d'autres.

Recharge boostée

Mais pour certains, ces prix sont justifiables. Nicolas, par exemple, apprécie la rapidité des bornes des stations d'autoroutes : "hop je ferme la trappe et c'est fini", mime-t-il. En quelques minutes, le voyageur a rechargé ses batteries, et peut tranquillement rentrer de ses vacances. "On a eu pile-poil le temps de manger, on n'a pas perdu de temps", apprécie le conducteur.

Le temps d'une recharge en station se situe entre 20 et 30 minutes contre plusieurs heures chez soi. Les 18% de marge sont "le prix à payer" pour une recharge boostée, selon Raphaël Ventre, directeur marketing de Vinci Autoroutes, dans une interview au Parisien.

D'autant plus que l'installation des bornes coûte très cher aux sociétés, ajoute Nicolas Meillan, expert de la voiture électrique.

"Ce sont des investissements très importants (...) habituellement, les sociétés d'autoroutes fabriquent elles-mêmes le pétrole, mais là, elles achètent l'électricité", explique-t-il.

Mais, elles n'ont pas le choix: elles sont légalement obligées d'installer des bornes sur leurs concessions.

Un mirage?

"La voiture électrique bon marché, c'est un mirage", réagit Yves Carra, porte-parole de l’automobile club association et invité d'Apolline matin.

"Recharger à la maison, c'est très bien, mais le vrai problème que révèlent ces 18%, ce sont les longues distances (...) il faut beaucoup de puissance alors on recharge beaucoup", ajoute-t-il. Le spécialiste voit l'électrique en voyage comme un "petit challenge", avec encore peu de recharges, coûteux, ou dans des laps de temps très longs.

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Pour lui, l'électrique est adapté pour rouler autour de chez soi, mais elle ne remplacera "jamais le moteur thermique". Il pense notamment aux gros camions, dont les longues distances sont souvent la principale mission. "Il ne faut pas interdire les moteurs thermiques, mais plutôt le pétrole", avance t-il.

Aujourd'hui, seulement 20 % des trajets parcourus des voitures électriques se font sur l'autoroute.

Laure-Anne Marxuach et Guillemette Franquet