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"Une violence inouïe": des agriculteurs en colère bloqués dans l'Essonne par les forces de l'ordre

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Les agriculteurs de la Coordination rurale tentent de monter à Paris ce lundi pour exprimer leur colère. Plusieurs tracteurs ont convergé dimanche soir, notamment à Orveau dans l'Essonne. Mais pour le moment, les agriculteurs sont bloqués par les forces de l'ordre.

Les agriculteurs de la Coordination rurale veulent “monter à Paris” ce lundi. Plusieurs convois se sont mis en marche dimanche dans des régions notamment en Seine-et-Marne, dans l’Yonne, mais aussi en Essonne.

À Orveau, 150 agriculteurs se sont rassemblés et ce lundi matin, ils vont prendre la direction de la capitale. Mais pour l'instant, ils se heurtent à un problème de taille. Les forces de l'ordre ont bloqué toutes les sorties, et les routes avec la présence de plusieurs véhicules blindés notamment.

“C’est d’une violence inouïe. On se sent comme des animaux que l’on enferme”, a confié au micro de RMC un de ces agriculteurs.

"Un dispositif lourd, la ferme est encerclée, hélicoptère, des chiens... C'est prendre les agriculteurs pour des terroristes", lance le Savoyard Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, qui a même fait de la garde à vue à son arrivée en région parisienne.

Malgré la présence des forces de l’ordre, la motivation des agriculteurs ne faiblit pas. Ils veulent absolument arriver à se mettre en route dans les prochaines heures quitte à forcer les barrages, disent-ils.

Les syndicats agricoles reçus lundi prochain à Matignon

L’objectif affiché est bien de monter à Paris pour manifester. Le deuxième syndicat du secteur réclame au gouvernement des garanties pour la protection des petits exploitants.

“Depuis une année, on nous balade de rendez-vous en rendez-vous", tacle Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, invité ce lundi matin sur RMC.

"Les événements politiques font que rien ne se passe, parce qu’à chaque fois qu’on doit arriver à quelque chose de précis, le gouvernement n’est plus là", poursuit-il.

"Donc là ce qu’on demande, ce n’est pas d’ordre financier puisqu’on entend qu'au niveau financier, il y a des problèmes partout. Le signe qu’on attendait du Premier ministre, c’est de dire tout le monde les mêmes règles au niveau européen”.

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Après le rendez-vous obtenu, ils réclament un lieu de rendez-vous pour manifester

Il demande un lieu à Paris pour permettre aux agriculteurs de se rassembler, une demande qu'il a transmise cette nuit à Bruno Retailleau et au chef de cabinet du Premier ministre.

"Je leur ai dit laissez-nous un point de chute dans Paris pour que les agriculteurs viennent. Vous ferez l’encadrement qu’il faut, mais nous, on assure qu’il n’y aura aucun problème de débordement. Que les Parlementaires puissent venir échanger un moment avec nous et ensuite, on repartira. On n'est pas là pour camper à Paris, et embêter les Parisiens", indique-t-il.

Le Premier ministre, François Bayrou, qui recevra d’ailleurs les syndicats agricoles lundi prochain. C’était, à la base, la première revendication des agriculteurs quand ils avaient annoncé ce mouvement.

Lucas Nitzsche et Guillaume Descours