Crise du logement: une proposition de loi anti-Airbnb avec des quotas et des interdictions

Saint-Malo, Bordeaux, La Rochelle, Marseille, Ajaccio... Des villes où il fait bon passer ses vacances, mais où les locaux ont de plus de en plus de mal pour se loger. En cause, la plateforme Airbnb qui monopolise un grand nombre de logements. "Près d'un million de meublés de tourisme se sont substitués à des logements classiques" ont alerté ce lundi une trentaine d'élus de grandes villes qui demandent une véritable régulation, sachant qu’un meublé touristique rapporte 2,5 à 3 fois plus qu'une location classique.
Face à ce phénomène qui prend de l'ampleur, et alors que la pénurie de logements s'aggrave, une proposition de loi transpartisane est examinée ce mercredi à l'Assemblée nationale. Les députés veulent donner de nouveaux outils aux élus locaux pour tenter de réguler le marché des meublés touristiques.
Un impact limité
Parmi ces outils, la création de quotas quartier par quartier pour réduire le nombre de logements Airbnb et la possibilité d'interdire les résidences secondaires dans les programmes de logements neufs. Des mesures aussi de justice fiscale seront proposées pour ne plus favoriser la location courte durée à la location longue durée, destinées aux étudiants ou salariés.
Des annonces populaires mais à l’impact limité. Pour les experts, cette législation anti-Airbnb ne pourra pas à elle seule régler la crise du logement, plombée par la baisse du nombre d’habitations construites chaque année, le manque de terrain à bâtir et la hausse des taux d'intérêt.
Le gouvernement a déjà annoncé une grande loi pour le premier semestre 2024 pour décentraliser la politique du logement. Une future législation qui ne produira ses premiers effets que d'ici à plusieurs années.