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Gaza: "si les Palestiniens veulent choisir le Hamas, ils ont le droit", affirme Gabrielle Cathala, députée LFI

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Elle était à bord du Handala, ce bateau intercepté par l'armée israélienne le samedi 26 juillet, alors qu'il était à destination de Gaza pour apporter de l'aide humanitaire. Sur RMC mercredi, Gabrielle Cathala, députée LFI, est revenue sur la pression qui s'accentue sur Israël.

Israël continue de bloquer l'aide humanitaire. Samedi 26 juillet, un nouveau bateau à destination de Gaza a été intercepté par l'armée israélienne. 19 militants dont deux députées de la France Insoumise (LFI) se trouvaient aussi à bord. L'objectif était d'apporter de l'aide humanitaire aux Palestiniens, aujourd'hui victimes d'une importante famine.

Même s'ils n'ont pas réussi à aller jusqu'au bout, pour la députée LFI du Val d'Oise Gabrielle Cathala, présente à bord du Handala, "c'est toujours très utile ce type de mission parce que nous permettons de ne pas oublier un génocide en plein été".

"L'espoir de millions de gens"

Arrêté par les forces israéliennes qui les ont ensuite expulsés vers la France, les militants ne comptent pas en rester là. Leur objectif était "d'arriver jusqu'à Gaza, de briser et visibiliser ce siège qui existe depuis 2007. Ce blocus humanitaire est complètement illégal au regard du droit international".

"Avec ce petit bateau, nous transportions l'espoir de millions de gens qui ne se retrouvent pas dans la complicité de leur gouvernement vis-à-vis d'Israël", ajoute la députée.

Une opération certes "politique", mais qui permettait surtout d'apporter "800kg d'aide humanitaire", dont du lait infantile, des produits d'hygiène, de la nourriture à destination des enfants de Gaza, explique-t-elle.

"La pire famine du 21è siècle"

En tout cas, l'arrestation par l'armée israélienne a permis de dénoncer leurs actes: "tout le monde a pu voir que nous avons été interceptés illégalement par Israël en eaux internationales. Enlevés, amenés contre notre gré dans un port israélien avant d'être détenus et expulsés".

"Israël a violé le droit maritime et humanitaire international. C'est interdit de bloquer l'aide humanitaire encore plus quand la pire famine du 21è siècle se produit à Gaza", s'indigne Gabrielle Cathala sur RMC.

Et ce n'est pas fini. Elle l'assure, d'autres bateaux partiront. Selon elle, le Handala n'était plus qu'à 100 kilomètres de Gaza, plus loin donc que le Madleen en juin. Et elle prévient: "d'autres flottilles partiront en septembre jusqu'à ce que ce blocus soit brisé".

Car l'aide promise par la France par exemple, 40 tonnes d'aide largués ce vendredi 1er août, ce n'est clairement pas suffisant, explique-t-elle: "c'est l'équivalent de 2 camions, soit 0,4% de ce qui devrait rentrer tous les jours. C'est minable, une honte d'annoncer une quantité pareille". Les Nations Unies estiment, elles, qu'il faut entre 500 et 600 camions par jour pour nourrir 2 millions de personnes qui sont en situation d'insécurité alimentaire "dont 25% sont en situation de famine".

La reconnaissance de l'État de Palestine

Et ce n'est pas le seul sujet que la députée défend. La priorité c'est l'aide humanitaire, mais il faut aussi, dit-elle, mettre un embargo sur les armes, des sanctions économiques, financières et diplomatiques à l'encontre d'Israël. Ainsi que reconnaître l'État de Palestine.

Emmanuel Macron a justement annoncé il y a quelques jours que la France reconnaîtrait un État de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre prochain. Réaction de Gabrielle Cathala: "La France a pris l'initiative de 'peut-être' reconnaître l'État de Palestine en septembre alors qu'elle avait promis de le reconnaître en juin".

"Les Palestiniens ont le droit à un état souverain, depuis toujours", martèle-t-elle.

Alors, elle attend "des mesures concrètes", mais "ce n'est pas la reconnaissance qui va stopper un génocide".

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"Ils ont le droit de choisir le Hamas"

Et si l'État est reconnu, il faudra par la suite trouver un terrain d'entente avec Israël. Ce que défend La France insoumise, c'est la solution à deux états, qui vivraient côte à côte.

"LFI a toujours défendu la solution à deux états, c'est écrit dans son programme", justifie la députée du Val d'Oise.

Des propos pour lesquels, entre autre, LFI a été traité d'antisémite, comme elle le dit, mais il y a des nuances: "certains diront que reconnaître la Palestine, c'est reconnaître l'état du Hamas, mais pas du tout. Le Hamas n'est pas pour la solution à deux états".

Alors, elle souhaite que "les Palestiniens soient souverains sur leur territoire". Ils "doivent bénéficier de tous les attributs de la souveraineté, comme les élections". Avec les conséquences que cela peut engendrer.

"Si les Palestiniens veulent choisir le Hamas, ils ont le droit de choisir le Hamas, c'est déplorable mais c'est le cas", explique-t-elle sur RMC.

Car, avec La France insoumise, conclut-elle, "nous reconnaissons uniquement la souveraineté de l'autorité palestinienne, qui est l'autorité dirigeante de la Palestine".

Solenn Guillanton