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Police-Justice

Féminicide de Nathalie Debaillie: le procès d'un "crime qui aurait pu être évité" s'ouvre

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Les assises de Douai ont ouvert ce lundi le procès du féminicide de Nathalie Debaillie pour lequel son ex-compagnon et trois complices comparaîssent. Cinq ans après les faits, le frère de la victime revient sur les multiples alertes que celle-ci a données avant de mourir.

Le procès de l'assassinat de Nathalie Dubaillie débute ce lundi aux assises de Douai (Nord). Un féminicide hors normes pour lequel comparaissent l'ex-compagnon de la victime et trois complices.

Le 27 mai 2019, Nathalie Debaillie, 47 ans, était kidnappée à La Madeleine, près de Lille, avant d'être égorgée. A l'époque, elle avait alerté la police à plusieurs reprises en déposant une plainte et trois mains courantes qui dénonçaient les menaces de mort de son ex-conjoint. Aucune mesure n'avait été prise pour la protéger.

Les proches de Nathalie attaquent l'Etat

Cinq ans après les faits, Nicolas Debaillie, le frère de la victime, est convaincu qu'il s'agit d'un "crime qui aurait pu être évité". L'ex-compagnon de Nathalie Debaillie la harcelait depuis plusieurs mois avant de planifier son assassinat avec ses complices.

"C'est un long de chemin de torture psychologique, de harcèlement, de menaces de mort, qui va se terminer par cette matinée abominable pour elle, où elle va être enlevée, séquestrée, bâillonnée, mutilée, torturée et sauvagement égorgée dans une baignoire", résume Nicolas Debaillie.

Durant les quatre mois qui ont précédé sa mort, la victime avait alerté la police de Lille. "La seule plainte que ma soeur a obtenu au commissariat de police n'a pas été transmise au parquet, donc, dans cette histoire-là, la justice ne pouvait pas faire grand chose", ajoute-t-il.

Si l'accusé, qui a reconnu les faits, risque aujourd'hui la prison à perpétuité, les proches de Nathalie Debaillie ont aussi attaqué l'Etat en responsabilité. Ce procès se tiendra à la fin de l'année.

Le 2 janvier 2024, Eric Dupond-Moretti faisait état de 94 féminicides en 2023 auprès du Figaro, contre 118 en 2022. L'association NousToutes évoquait quant à elle sur X un décompte de 134 féminicides, dont 72% correspondent à un féminicide conjugal.

Julie Brault, avec Mélanie Hennebique