Frais des sénateurs: Gérard Larcher justifie la hausse de 700 euros avec le prix des hôtels pour les JO

Récemment pointé du doigt pour s'être discrètement octroyés une augmentation de 700 euros de l'avance de frais de mandat (AFM) au nom de l'inflation, les sénateurs assument. C'est leur chef Gérard Larcher, le président du Sénat en personne, qui justifie cette hausse.
"On a eu une inflation à 16,3%, on a ajusté les frais liés au mandat de 11%", explique-t-il ce jeudi sur RMC et BFMTV. "La vie démocratique et politique a un coût, il faut le reconnaître et j'assume que nous donnions les moyens d'assumer leurs fonctions sur le territoire. C'est le coût de la démocratie, pour une démocratie qui fonctionne", poursuit le président du Sénat pour expliquer comment l'avance de frais de mandat est passée de 5.900 euros mensuels à 6.600 euros.
Interrogé sur une indexation similaire des revenus des Français eux aussi touchés par l'inflation, Gérard Larcher tient à rappeler que ces frais de mandats des sénateurs ne faisaient pas partie de leurs revenus mais servaient à payer leurs charges. "Ils n'auront pas un euro de plus. Ce sont leurs frais du quotidien, de déplacement. Quand vous êtes parlementaire et que vous devez vous loger à Paris en 2024, année olympique, le prix des nuitées n'est pas comparable à 2021", ajoute Gérard Larcher en guise de justification.
Les Jeux olympiques 2024 de Paris doivent avoir lieu du 26 juillet au dimanche 11 août, une période souvent synonyme de vacances parlementaires et de suspension des travaux au Sénat et à l'Assemblée nationale.
Les avances de frais de mandat, c'est quoi?
Les avances de frais de mandat doivent être utilisées pour les dépenses des parlementaires dans l'exercice de leur mandat (permanence locale, déplacements, documentation, représentation). Ces dépenses sont dûment contrôlées depuis 2018 et les sommes non utilisées doivent être restituées à la trésorerie du Sénat ou de l'Assemblée nationale.
Scandales en pagaille au Sénat
Cette hausse que les sénateurs se sont gracieusement accordée n'est pas la seule polémique qui entache la chambre haute. Drogue, sextape, les affaires s'empilent au palais du Luxembourg. Alors que le sénateur Joël Guerriau est accusé d'avoir voulu droguer une députée, un autre sénateur aurait été filmé par une assistante médicale lors d'ébats intimes, une vidéo qui aurait été utilisée par cette dernière pour demander des avantages.
Interrogé ce jeudi à ce propos, le président du Sénat Gérard Larcher défend "la vie privée" et déplore "un mélange des genres", assurant avoir saisi le procureur de la République. Quant à Joël Guerriau, Gérard Larcher veut "laisser la justice faire", assurant ne pas pouvoir "démettre" un sénateur. "Nous avons pris des dispositions pour qu'il ne soit plus porteur d'un rapport dans la commission qui est la sienne et j'ai demandé à la procureur de la République de me tenir informé", ajoute le président du Sénat.