Normes agricoles: Bruno Le Maire dénonce "un business de la norme, de la règle"

Est-ce possible de réduire les normes administratives qui pèsent sur les agriculteurs ? C'est en tout cas l'objectif du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui l'a réaffirmé ce lundi dans les "Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story Avec le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, il dit travailler sur une loi de simplification pour "simplifier drastiquement un certain nombre de règles, de mesures, d'obligations qui s’imposent".
"Oui, remplir des déclarations de PAC, ça reste encore trop compliqué, oui la charge administrative qui pèse sur les agriculteurs reste encore trop compliquée", a-t-il affirmé.
A cela s'ajoute sa proposition de "supprimer les 1.800 CERFA qui existent". Même si il explique que ça risque d'être compliqué, il maintient: "Je pense que c’est possible et je prends l’engagement que d’ici 2026, on en aura supprimé 80%, et d’ici 2030 100%, pour vous éviter la paperasse".
Des "dépenses inutiles"
Malgré tout, Bruno Le Maire explique que c'est toujours difficile car "effectivement il y a des gens qui vivent de cette norme. "Il y a un business de la norme, de la règle, c’est absolument évident", dénonce le ministre. "J’imagine que vous demandez conseil pour remplir certains formulaires et que vous les payez ces conseils", dit-il en s'adressant à l'agriculteur Didier Giraud, sur le plateau.
Il prend alors l'exemple des producteurs de canard et des éleveurs bovins de Pyrénées-Atlantiques rencontrés vendredi dernier lors d'un déplacement avec le ministre délégué chargé du Logement Guillaume Kasbarian. Le ministre de l'Économie souligne que ces derniers lui ont expliqué devoir payer "250 euros par an" pour "les conseils qu’on doit prendre pour remplir toutes les obligations administratives qui sont les nôtres".
"250 euros par an, comme ils doivent le faire sur une dizaine d’années, ça va leur représenter 2.500 euros de dépenses inutiles. Simplifier, c’est réduire les coûts", justifie Bruno Le Maire.
Il défend cependant les fonctionnaires, face à Didier Giraud qui les accuse d'"inventer des réglementations pour faire ch... le monde". "Je veux juste défendre ces gens-là, dans les bureaux, les fonctionnaires. Ce sont les politiques qui sont responsables, moi j’assume mes responsabilités. Ce n'est pas sur eux qu'il faut tomber, c’est sur nous", assure Bruno Le Maire.
Il poursuit et maintient son objectif: "Sans tomber sur les fonctionnaires qui n’y peuvent rien, notre devoir de responsable politique, c’est de simplifier drastiquement la vie des gens, la vie des exploitants agricoles, des entrepreneurs".
Les primes PAC toujours pas versées en totalité
Quant à la promesse du Premier ministre Gabriel Attal de verser toutes les primes PAC d'ici le 15 mars aux exploitants, "c’est en cours de règlement" selon Bruno Le Maire.
Pourtant, plusieurs agriculteurs, dont Didier Giraud sur le plateau des Grandes Gueules, protestent: "Ça fait partie des promesses qui ne sont pas tenues à ce jour. Les primes PAC d'octobre, tout le monde n'a pas tout reçu". Ce à quoi le ministre répond: "Il y a une partie des primes qui ne sont pas arrivées, ils en ont parlé avec Marc Fesneau. Cela doit venir".