Risque de censure du gouvernement: "Je suis très lucide, ça peut tomber", admet Maud Bregeon

Michel Barnier et son équipe passeront-ils Noël? "Arithmétiquement, ça peut tomber, je sais compter", a reconnu ce mercredi sur RMC la porte-parole du gouvernement. "C'est la chute du gouvernement mais aussi la chute du budget", a-t-elle prévenu sur le plateau des Grandes Gueules.
À gauche, le NFP n'a jamais caché son intention de censurer le gouvernement, et ce dès son installation en septembre dernier. Une première motion avait d'ailleurs été déposée le 8 octobre mais n'avait recuilli que 197 voix, loin des 289 nécessaires. Le Rassemblement national était encore, à l'époque, dans sa posture du "bénéfice du doute" accordé au Premier ministre, assurant qu'il était sous sa "surveillance".
Sauf que désormais, le ton a changé. Officiellement, le RN se sent peu écouté par le gouvernement et ne goûte guère aux propositions budgétaires dans le cadre du projet de loi de finances. Ce changement de braquet correspond aussi au moment où Marine Le Pen risque désormais l'inéligiblité, dans l'attente de son jugement pour détournement de fonds publics au Parlement européen.
"Chute du budget"
Au micro des Grandes Geules mercredi, Jordan Bardella a qualifié Michel Barnier de "fantôme sans légitimité démocratique" et a admis "qu'il ne tiendra pas très longtemps".
Les insoumis, comme Eric Coquerel l'expliquait sur RMC la semaine dernière, espèrent faire tomber le gouvernement et inciter Emmanuel Macron à démissionner. Le parti d'extrême droite pourrait, lui aussi, se préparer à une éventuelle élection anticipée.
"Je suis très lucide. S'il y a convergence des luttes entre le RN et le NFP, arithmétiquement, ça peut tomber, je sais compter jusqu'à 280", a reconnu Maud Bregeon. La porte-parole du gouvernement a mis en garde, toutefois, contre la "chute du budget". "On revient à la trajectoire d'un déficit à 7% l'année prochaine", selon elle.
"On ne perd jamais à débattre", réagit Maud Bregeon sur un éventuel 49.3
Alors que des élections législatives ne pourraient pas se tenir avant l'été prochain, "quelle est l'alternative politique et économique" pour le pays, a de nouveau interrogé de nouveau Maud Bregeon. "Je ne suis pas convaincue que ce soit à terme bon pour les Français."
Interrogée sur la possibilité que le Premier ministre décide de recourir au 49.3, la porte-parole a dit sa "confiance" envers les parlementaires afin que "les débats se poursuivent". "On ne perd jamais à débattre", a-t-elle affirmé, reconnaissant des "mesures impopulaires", dans "'un contexte qui n'est pas un long fleuve tranquille".