"Il faut qu'on nous laisse travailler": les agriculteurs déterminés et prêts pour une mobilisation longue

Les agriculteurs sont de retour dans la capitale ce lundi 26 mai. La FNSEA et des Jeunes agriculteurs ont appelé à manifester durant la matinée devant l'Assemblée nationale.
D'après le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, 150 à 200 tracteurs sont attendus dans la capitale. En parallèle, des opérations escargot ont débuté ce matin, notamment sur la N118 et sur l'autoroute A15. L'objectif : ralentir la circulation autour de Paris et envoyer un message clair aux députés.
Les élus débutent l'examen de la loi Duplomb à l'Assemblée nationale aujourd'hui. Le texte censé lever les contraintes sur les agriculteurs, en prévoyant notamment de réautoriser certains pesticides, est considéré comme "vital" par la FNSEA.
Tandis que la proposition de loi reste très critiquée par les écologistes et les ONG de défense de l’environnement, qui la considèrent "dangereuse" dans une lettre ouverte aux députés publiée ce lundi.
"Qu'on nous laisse travailler"
"La colère est profonde, elle est sincère", témoigne Grégoire Bouillant, un agriculteur du Val d'Oise en pleine opération escargot sur l'A15. Le convoi est parti à 7h ce matin et continuera jusqu'à la capitale.
"Le monde agricole a des difficultés, toutes filières confondues. Le conflit en Ukraine n'arrange rien, bien sûr...", déplore-t-il entre deux voitures klaxonnant leur soutien sur la route.
"Ce qu'on veut dire, c'est qu'on veut continuer à produire sain et français, il faut qu'on l'entende", ajoute l'agriculteur, "Au bout d'un moment, il faut qu'on nous laisse travailler".
Mais le débat pourrait tourner court à l'Assemblée nationale cet après-midi si la motion de rejet est adoptée. Le texte sera alors envoyé en commission mixte paritaire et examiné à huis clos par 14 députés et sénateurs.
"C'est parti pour durer"
Dans tous les cas, chez les manifestants de la FNSEA et des jeunes agriculteurs, tout est prêt pour rester mobilisés plusieurs jours, assurent les manifestants.
"C'est parti pour durer, les attentes sont fortes", acquiesce Guillaume Moret, agriculteur dans le Val-d'Oise et président du FDSEA Île-de-France-Ouest au micro de Charles Matin.
"On nous a fait des promesses et rien n'est tenu (...) Tant que le texte ne sera pas sorti nous serons mobilisés", assure t-il.