RMC

Terrorisme: "Il faut prendre le mal à la racine, il faut frapper les inspirateurs et les financeurs"

Après l’attaque de Londres samedi dernier, entraînant la mort sept personnes, la question de la lutte contre le terrorisme est à nouveau mise sur le devant de la scène. Pour la Grande Gueule Pascal Perri, il faut s’en prendre directement aux financeurs, et arrêter avec une "vision ambivalente".

Que faire pour se prémunir des attentats? C’est la question qui revient inlassablement après chaque drame. Après l’attaque de Londres samedi soir, elle s’immisce une nouvelle fois dans le débat public, avec des réponses souvent législatives. Pourtant, pour la Grande Gueule Pascal Perri, aucune loi supplémentaire ne doit être votée. Selon lui, il faut davantage se concentrer sur les entités qui financent le terrorisme.

"On peut traiter sur le plan de la sécurité intérieure les zones de dangers, on peut renforcer les contrôles, augmenter les effectifs de polices. Ça ne nécessite pas une loi de plus, c’est un dispositif de surveillance et de protection civile. En revanche, il faut prendre le mal à la racine, il faut frapper les inspirateurs et les financeurs. En réalité, c’est un peu comme traiter une maladie cutanée en traitant la peau et pas le germe. Le germe, c’est l’Arabie Saoudite, ce sont les mouvements Wahhabites, ce sont ces états qui financent où qui inspirent cette vision de l’islam aux terroristes. On ne peut pas avoir une vision ambivalente avec d’un côté: faire du commerce avec les pétromonarchies qui financent le terrorisme, et de l’autre côté, espérer combattre le terrorisme".

Pour la Grande Gueule, la radicalisation est aussi le symbole d’une opposition de courants au sein de l’islam, entre le modernisme et le passéisme. "La radicalisation est aussi le produit de la crise économique, le défaut de projet national. Ce sont des gens qui détestent l’occident. Il y a un courant dans l’islam aujourd’hui qui vise à le moderniser et qui s’oppose à ces gens qui veulent islamiser la modernité. On est face à un combat de caractère idéologique. Il faut les combattre et soutenir les intellectuels musulmans, qui souhaitent une évolution du Coran, comme ça a été le cas dans toutes les autres religions. On a adapté les textes à la réalité de la modernité, ce n’est pas la modernité qui s’y est adaptée. Il ne faut pas non plus attendre de résultats immédiats".

Les Grandes Gueules avec A. B.