Election américaine: que changerait une victoire de Kamala Harris pour la France?

Une victoire de la démocrate Kamala Harris face à son adversaire républicain Donald Trump dans la course à la Maison Blanche, à l'occasion de l'élection présidentielle américaine ce mardi, serait une bonne nouvelle pour la France et l'Europe. Mais attention aux promesses des présidents américains.

J-1 avant l’élection présidentielle américaine. Le monde a les yeux rivés sur les Etats-Unis et la course à la Maison Blanche qui oppose Kamala Harris à Donald Trump. Et une victoire de la candidate démocrate serait la meilleure option pour la France et l’Europe.

L’actuelle vice-présidente de Joe Biden voit les pays du vieux continent comme des alliés et des partenaires davantage que des concurrents. En cas d’élection, elle prolongerait la coopération réciproque sur le commerce, engagée sous le mandat du président démocrate.

Rassurant pour les secteurs français qui exportent aux États-Unis comme le luxe, le vin, le champagne, le cognac, les spiritueux mais aussi l'aéronautique, en pleine guerre Airbus contre Boeing, alors que le constructeur européen a l'avantage en ce moment.

Vers des hausses d'impôts pour les entreprises?

Mais il y a un hic, ou plutôt deux. D’abord, en termes d’impôts. Kamala Harris prévoit de faire passer l’impôt sur les sociétés de 21% à 29%, une hausse qui affecterait directement les multinationales françaises comme L’Oréal, Airbus ou Total.

Justement, en termes de prix à la pompe pour les Français, la note pourrait s’alourdir. La candidate démocrate veut réduire l'exploitation des forages et accélérer fortement la transition écologique, ce qui augmenterait les coûts de production du carburant et donc le prix de l’essence.

Expliquez-nous par Apolline de Malherbe : Quel impact en France en cas de victoire de Kamala Harris ? - 04/11

5:20

Sur la question des relations internationales, là aussi, Kamala Harris serait dans la continuité. Contrairement à Donald Trump, elle ne veut pas remettre en cause l’Otan et est alignée de la France sur les deux gros dossiers du moment: la candidate démocrate veut poursuivre le soutien à l’Ukraine et est proche d’Emmanuel Macron sur la situation au Proche-Orient. "En tant que présidente, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre fin à la guerre à Gaza, rapatrier les otages, mettre fin aux souffrances à Gaza, garantir la sécurité d’Israël", a lancé Kamala Harris ce dimanche lors d’un discours dans le Michigan.

Les promesses n'engagent que ceux qui les croient

Mais attention. Au moment de l'élection de Barack Obama, en France, tous les commentateurs, journalistes, éditorialistes, et même les politiques disaient que ça allait tout changer, que la relation serait désormais forte et solide et que ce serait un allié en toute circonstance.

Et puis, il y a eu la Syrie. Barack Obama avait fixé une ligne rouge absolue indépassable, avait-il dit: l'utilisation des armes chimiques contre les populations civiles. Et l'utilisation des armes chimiques par l’armée syrienne de Bachar Al-Assad contre des civils innocents a été avérée, démontrée. Avec preuve à l'appui. Malgré tout, Barack Obama s’était défaussé, au grand étonnement de François Hollande, le président de l’époque.

Après l’enthousiasme du début, Barack Obama était apparu comme un peu plus "perso" que ce que les Européens avaient espéré. Le scénario Kamala Harris est vu comme un soulagement par la France et l’Europe, mais la prudence reste de mise.

GD avec Apolline de Malherbe