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Présidentielle: l'opposition accuse Emmanuel Macron de faire campagne avec de l'argent public

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Les prises de parole présidentielle sont considérées par l'opposition comme celles d'un candidat en campagne, alors qu'Emmanuel Macron n'est toujours pas officiellement président.

Haro sur le président, pas encore candidat ! Toutes les oppositions, de droite comme de gauche, dénoncent une campagne sans le dire d'Emmanuel Macron. Christian Jacob, le président des Républicains, a annoncé ce mardi saisir la commission des comptes de campagne. Le parti Europe-Ecologie-Les Verts envisage aussi de faire de même dans les prochaines semaines.

Faire campagne l'air de rien avec de l'argent public, c'est notamment ce que reprochent Les Républicains à Emmanuel Macron. Dans leur viseur: l'annonce du projet de loi sur la sécurité, qui ne pourra pas être voté avant la présidentielle.

ils s'appuient sur un précédent: en 2012, la commission des comptes de campagne avait imputé aux frais du candidat Nicolas Sarkozy un déplacement à Toulon, pourtant antérieur à sa déclaration de candidature.

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Le temps de parole présidentielle décompté, mais d'une autre manière

Mais ce n'est pas tout : les annonces d'Emmanuel Macron ayant été diffusées en direct sur toutes les chaînes d'info, les Républicains saisissent aussi la nouvelle "Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique".

"C'est un marronnier puisque le président se déclare toujours tardivement" défend un conseiller de l'Elysée, qui s'en remet au "droit": Emmanuel Macron étant considéré comme "candidat présumé", son temps de parole est décompté de façon différente quand il s'exprime par exemple en tant que chef des Armées, que quand il s'exprime sur des thèmes de campagne.

En règle générale, les présidents sortants annoncent officiellement leur candidature à leur propre succession deux mois avant le début de la campagne présidentielle. C'est ce qu'avaient fait Valéry Giscard d'Estaing en 1981, François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002. En 2007, Nicolas Sarkozy avait annoncé sa candidature presque trois mois avant le premier tour. Concrètement, Emmanuel Macron est toujours dans les temps de passage de ses prédécesseurs.

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Paul Barcelonne (avec Guillaume Dussourt)