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Pour éviter des grèves, la SNCF veut inciter à travailler pendant les Jeux olympiques avec une prime

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La direction de la SNCF et les syndicats des cheminots discutent actuellement d'une éventuelle prime afin d'encourager les salariés du groupe à travailler pendant les Jeux olympiques. La compagnie ferroviaire est poussée par le gouvernement à tout faire pour éviter les conflits et les grèves pendant les JO.

En pleine contestation sociale contre la réforme des retraites, les autorités s'inquiètent déjà de futures perturbations à l'été 2024, pendant les Jeux olympiques à Paris. "J'ai vu des hashtags circuler sur les réseaux sociaux. Mais ces Jeux olympiques et paralympiques, ce sont les Jeux des Français et vouloir jouer contre les Jeux, c'est jouer contre les associations et les athlètes", prévient la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

Le gouvernement a d'ores et déjà demandé à la SNCF et à Aéroports de Paris de tout faire pour éviter les perturbations. Au sein de la compagnie ferroviaire, on réfléchit déjà à des primes d'assiduité pour les cheminots qui travailleraient à cette occasion. Des discussions sont en cours entre la direction et les syndicats.

Selon Le Parisien, les cheminots prêts à décaler leurs congés, pour acheminer athlètes et spectateurs sur les lieux de compétitions olympiques, pourraient se voir proposer une "prime" ou un "accompagnement indemnitaire", à condition d'être pleinement disponibles entre le 26 juillet et le 11 août 2024.

"Si tu veux des Jeux olympiques, retire ta loi"

"Tout va dans tous les sens, on n'arrive même pas à recevoir le roi Charles III pour une visite d'Etat de trois jours et on va recevoir tous les dignitaires et les sportifs du monde pendant un mois. Ça sent mauvais", estime l'entrepreneur Mehdi Ghezzar dans "Les Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story.

"Le gouvernement, qui n'a pas écouté les syndicats pendant la séquence des retraites, a peur maintenant. Si tu veux des Jeux olympiques, retire ta loi", assure de son côté le syndicaliste et cheminot Bruno Poncet. "Ce n'est pas une prime qu'on demande", ajoute-t-il, balayant d'un revers de la main toute négociation de son syndicat Sud-Rail avec la direction de la SNCF concernant les JO. "On ne veut pas gâcher la fête, on veut que la réforme soit retirée. La fête ne sera gâchée que par le gouvernement", prévient Bruno Poncet.

Des négociations déjà compliquées

"Dans un an et demi, ce ne sera pas la réforme des retraites mais toute la colère accumulée", note l'enseignante Barbara Lefebvre. "Si ce gouvernement et en particulier Emmanuel Macron continuent à faire en sorte que la colère s'accumule, ça pourrait très mal se passer pendant les JO et pas seulement du côté de la SNCF", anticipe-t-elle.

Et les négociations s'annoncent déjà compliquées. Un représentant syndical déplore déjà le montant de la prime d'assiduité, loin de celle de 450 euros mise en place à la RATP à l'automne dernier pour ses chauffeurs de bus. A la RATP d'ailleurs, de telles négociations doivent également démarrer. Avant une éventuelle contagion aux aéroports parisiens.

Le gouvernement mise sur les Jeux olympiques pour redorer son image à l'international, bien ternie par un hiver de répression face à la contestation contre la réforme des retraites. Il doit aussi montrer sa capacité à organiser de grands événements, après le fiasco de la finale de la Ligue des champions et l'annulation de la venue du roi d'Angleterre Charles III.

G.D.