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Police-Justice

Fin des investigations dans trois dossiers impliquant Michel Fourniret, dont celui d'Estelle Mouzin

Monique Olivier en 2008.

Monique Olivier en 2008. - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

La juge d’instruction Sabine Kheris a rendu un avis de fin d’information aux parties dans trois "cold cases" impliquant Michel Fourniret et Monique Olivier. Il s'agit des dossiers sur l’enlèvement de Marie-Angèle Domèce en 1988, l’enlèvement d’Estelle Mouzin en 2003 et le meurtre de Joanna Parrish. Il pourrait y avoir un procès.

Les investigations dans les dossiers sur l'enlèvement de Marie-Angèle Domèce en 1988, l’enlèvement d’Estelle Mouzin en 2003 et le meurtre de Joanna Parrish, dont le corps a été retrouvé en 1990, ont pris fin. La juge d'instruction Sabine Kheris a rendu un avis de fin d’information aux parties dans ces trois "cold cases" impliquant Michel Fourniret et Monique Olivier.

Cela signifie qu’il n’y aura plus de fouilles pour retrouver les corps de Marie-Angèle Domèce et d'Estelle Mouzin. Cela veut aussi dire que Monique Olivier, l'ex-épouse de "l'ogre des Ardennes", pourrait être jugée.

En effet, les investigations maintenant terminées, la défense de Monique Olivier peut faire ses observations, puis le parquet peut prendre ses réquisitions. Il reviendra ensuite à la juge d'instruction Sabine Kheris de trancher sur la tenue, ou non, d'un procès. S'il a lieu, il pourrait se tenir en novembre 2023.

Monique Olivier mise en examen dans les trois dossiers

Monique Olivier, aujourd'hui âgée de 74 ans, a déjà été condamnée à la réclusion à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d'un viol en réunion commis par Michel Fourniret, puis à vingt ans de réclusion pour un cinquième meurtre. À ce stade, Monique Olivier est mise en examen pour complicité d'enlèvement aggravé et complicité de meurtre aggravé par la commission d'un viol pour Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce et de complicité d'enlèvement et séquestration suivie de mort pour Estelle Mouzin.

Michel Fourniret avait de son côté été condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Mis en examen notamment dans les dossiers Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, il est décédé le 10 mai 2021 à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.

"La justice a tellement tardé à suivre la piste Fourniret/Olivier qu’aujourd’hui, il est un peu tard pour retrouver ces corps, regrette Me Didier Seban l’avocat des familles. Cela signifie aussi que Monique Olivier n’a pas tout dit pour permettre de les retrouver."

"On a besoin d'une vérité judiciaire"

Si "la question était évidemment de donner une sépulture décente à ces deux victimes, on ne pourra pas le faire. Ceci dit, les familles savent que récemment tous les moyens techniques et scientifiques ont été mis en œuvre", ajoute l'avocat.

Les dernières fouilles remontent au 24 janvier dans le dossier Marie-Angèle Domèce et au mois d'octobre pour Estelle Mouzin.

Me Didier Seban explique que "malgré tout on a des aveux réitérés de Monique Olivier et Michel Fourniret. Même si on ne jugera plus que Monique Olivier, nous souhaitions qu’il puisse y avoir un procès, on a besoin d’une vérité judiciaire. Au bout de toutes ces années de combat les familles que je représente ont besoin que quelqu’un soit reconnu coupable du malheur qui les a frappés".

Contacté par RMC, l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, s’est refusé à tout commentaire.

Marion Dubreuil (édité par AB)