François Bayrou Premier ministre: "Ne rien négliger, ne rien cacher et ne rien laisser de côté"

"Ma ligne de conduite sera de ne rien cacher, de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté", a cadré le nouveau Premier ministre François Bayrou lors de son discours prononcé à Matignon vendredi dans le cadre de la passation de pouvoir avec son prédécesseur, Michel Barnier.
Le fondateur du MoDem, fidèle parmi les fidèles d'Emmanuel Macron, dont la nomination aura été le théâtre de plusieurs rebondissements jusqu'à la mi-journée, a reconnu la "gravité de la situation", évoquant notamment le déficit et l'état des finances publiques, alors que le budget 2025 n'a pu être adopté en raison de la censure du gouvernement Barnier, votée le 4 décembre dernier.
"Deux obsessions"
Le maire de Pau a confié avoir "deux obsessions". En premier, le '"mur de verre qui s'est construit entre les citoyens et le pouvoir", évoquant "ceux qui affrontent des difficultés dont ils ne voient pas le relais dans la vie publique". Selon le centriste, "cette rupture est l'ennemi à combattre".
"J'essaierai de débarasser notre vie publique et débats des paroles artificielles, des mots dont on a le sentiment qu'ils étaient écrits bien avant qu'on ne les prononce", a ainsi déclaré le Premier ministre.
François Bayrou a ensuite déroulé sa deuxième "obsession", qui serait dans le prolongement de la "promesse d'Emmanuel Macron" lors de sa première candidature en 2017. Celle de l'école, l'égalité des chances et l'idée que l'ascenseur social serait en panne.
"Si vous n'avez pas les codes, les connaissances, ces réseaux, ces moyens, alors vous vous trouvez, je le crains, dans une situation qui est moins ouverte qu'elle ne l'était il y a quelques décennies. Pour moi, ceci est insupportable", a confié le Béarnais. "Je viens de là".
"Réconciliation nécessaire, seul chemin possible vers le succès"
Aussi, l'ancien ministre de l'Éducation nationale et de la Justice a reconnu sa volonté d'"essayer" et espère pouvoir "trouver un chemin inédit, marqué par la volonté de réconciliation", qu'il juge "nécessaire", étant la clé selon lui "vers le succès".
De son côté, le désormais ancien Premier ministre Michel Barnier, qui comme le veut la tradition a pris la parole en premier, a confié "savoir depuis le premier jour que le temps de [son] gouvernement était compté, sous la menace d'une alliance improbable", en référence à la motion de censure votée par le NFP et le RN.
Michel Barnier savait son "temps compté"
Le républicain a vanté son court bilan, citant ses "engagements" envers les agriculteurs, la santé mentale et l'hôpital. L'homme de 73 ans (le même age que François Bayrou" a estimé que la France a besoin " de dignité, d'apaisement, de réconciliation et de justice". "Je reste citoyen engagé pour la République, notre patrie, pour l'unité de l'Europe et je resterai au service des Français et du côté des Français", a conclu le plus éphèmère Premier ministre de la Ve République.