NKM agressée: "Un des éléments qui a permis à la violence de se libérer, ce sont les réseaux sociaux"
Jeudi, Nathalie Kosciusko-Morizet a perdu connaissance après avoir été prise à partie par un passant alors qu’elle distribuait des tracts sur le marché. Toujours à l’hôpital, NKM souffre d’un traumatisme crânien et son agresseur court toujours. Après la gifle reçue par Manuel Valls et l’œuf d’Emmanuel Macron, pour ne citer qu’eux, les politiques semblent de plus en plus exposés aux violences, comme Myriam El Khomri pendant la loi travail. Déjà présent à ses côtés à l’époque, son directeur de campagne Jean-Philippe Daviaud explique dans les Grandes Gueules, que certains comportements sont odieux.
"Au moment de la loi travail, elle a dû se confronter à des manifestations qui étaient normales et c’est le jeu de la politique. Par contre, elle a eu à subir à titre personnel des pressions, des menaces, des manifestations sous ses fenêtres, des choses inadmissibles. Et je passe tout ce qui a été dit sur les réseaux sociaux, qui est parfois d’une grande violence".
Pourtant sur le terrain les échanges sont positifs selon Jean-Philippe Daviaud. Opposée au candidat LR Pierre-Yves Bournazel dans la 18e circonscription de Paris, Myriam El Khomri n'a pas subi de violence.
"Sur le terrain, ça se passe bien parce qu’elle est connue dans le 18ème et depuis longtemps. Elle est en lien avec les habitants et les associations. Ce lien fait qu’elle n’est pas perçue comme la porteuse de la loi travail. Evidemment, on a un certain nombre de réactions négatives de gens pour qui la loi travail est restée rédhibitoire. La violence est un climat général, mais on n’a pas eu vraiment d’expression de violence pendant la campagne".
L’invité des Grandes Gueules explique que cette violence puiserait sa source dans les réseaux sociaux, où l’anonymat rend la parole plus facile. "Je pense que cette violence n’est pas propre à la politique. Il y a pleins d’exemples de violence dans la vie de tous les jours, entre automobilistes par exemple. Un des éléments qui a permis à la violence de se libérer, ce sont les réseaux sociaux. Quand on est devant son clavier, c’est facile de tenir des propos violents et d’insulter les gens."
Néanmoins, pour Jean-Philippe Daviaud, les politiques ont également une part de responsabilité et particulièrement Jean-Luc Mélenchon. "Certains responsables politiques n’ont pas hésité à alimenter, malgré eux ou volontairement, une tension bien réelle dans le débat politique. Jean-Luc Mélenchon a dans ses propos alimenté ce climat de tension. Je le déplore parce que ça n’a rien à faire avec la politique. On peut être en désaccord sur les lignes, les idées mais alors on en débat. Tous les personnages qui sont médiatisés sont rapidement touchés, parce qu’on est dans une période ou la transgression est valorisée".